Phrases à écouter et à éviter

Commentaires de divers auteurs, traduits par Catherine Goudouchaouri
Lien vers la page Web originale : Phrases to Hear and Avoid

C’est facile pour une mère de dire des choses sans vraiment écouter ce qu’elle est en train de dire. S’il vous plaît, soyez attentifs à vos pensées aussi souvent que vous le pouvez, et ne dites pas des choses à vos enfants sans considérer le poids de vos paroles. Par exemple :


Les chicanes et les batailles

-=-Mes fils se chicanent et se battent au sujet des jeux vidéo-=-

La phrase « se chicanent et se battent » a probablement été utilisée depuis des générations dans ta famille. Ce n’est pas le genre d’héritage à garder et à passer à tes enfants.

Si tu essaies de le voir autrement, tu te sentiras sans doute beaucoup mieux tout de suite. Ils ont du mal à négocier. Ils ont besoin d'aide pour maintenir la paix.


« Le monde ne tourne pas autour de toi. »
Si j’avais reçu un centime chaque fois que j’ai entendu « Le monde ne tourne pas autour de toi » de la part de mes parents, je serais une femme riche et indépendante. – Dina M.
« Si on leur donne un pouce, ils prennent un pied »
« Ma mère nous a élevé avec le dicton (répété haut et fort et régulièrement) que « si on leur donne un pouce, ils prennent un pied »... Nous, les enfants, demandions rarement quelque chose, mais elle nous faisait remarquer triomphalement un autre enfant qui geignait comme « preuve » que ses méthodes étaient bonnes. » - Alison :almadoing
« Ne pas céder à tous ses caprices... »
« Bien sûr, je suppose que tu vas l’emmener à des leçons et à des rassemblements sociaux occasionnels, mais ne cède pas à tous ses caprices en le conduisant plus que tu ne le ferais pour ton enfant de 13 ans. » (liste Always Learning, août 2010 ; message retourné, phrase sauvegardée)

« Je suis tout à fait disponible pour mes enfants, mais je ne peux pas être à leurs ordres. »
(Facebook, page « unschooling », 9/8/11). C’est un regard négatif sur les besoins des enfants ou leur désir d’être parenté. « A leur entière disposition » est une TRES vieille expression (« beck an call » en anglais – note de la traductrice) et concerne les domestiques, qui devaient être suffisamment proches pour que l’on puisse les faire venir au moindre signe. Mais cette phrase a existé uniquement comme un rejet, un rabaissement, depuis au moins 100 ans.

Les parents DEVRAIENT répondre au moindre signe d’un enfant, probablement, spécialement lorsque les enfants sont plus jeunes. La différence entre le parentage d’attachement et la méthode « laisser pleurer » c’est que les parents pratiquant le parentage d’attachement savent que leurs enfants ont besoin de quelque chose dès que le besoin apparaît, tandis que les parents qui pratiquent le « laisser pleurer » entendent l’appel, mais choisissent de ne pas y répondre.


« Je ne suis pas un cuisinier qui prend les commandes »
« En tant que membre de cette famille, c’est assez pour moi de faire un repas, je ne suis pas un cuisinier qui prend les commandes. » (unschooling info, 19/3/06)


« Ca va te couper l’appétit »
Ren dit : « Le but de manger c’est de se couper l'appétit. »
Je pense que les gens voulaient dire, à l’époque, « si tu manges maintenant, tu n’auras plus assez faim à l’heure du repas pour que l’on puisse t’éduquer avec la nourriture, comme un chien. Si tu n’as pas faim, on ne peut pas te menacer de ne pas te donner le reste de ton repas si tu ne tiens pas ta fourchette comme il faut, ou reste assis, ou mâche de la façon que l’on t'enseigne. Si tu manges quand tu le veux, nous ne pouvons pas contrôler les fonctions de ton corps comme nous le voudrions. » Maintenant, les gens prononcent peut-être la phrase sans penser à tout cela, mais il y a quelque chose dans l’énoncé « ça va te couper l’appétit » qui rend « l’appétit » plus important que l’enfant.


« Je ne suis pas ton esclave. »
(il ne s'agit pas d'une citation directe de quelque chose de récent, mais je l’ai entendu quand j’étais petite)

Quelqu’un a écrit :

Pratiquer l’apprentissage naturel ne veut pas dire que tu es esclave de tes enfants.
Deb Lewis a répondu :
J’ai remarqué que ce qui aide les gens à vraiment aller dans la direction de l’apprentissage naturel, c’est un changement délibéré et réfléchi de la façon dont ils pensent et parlent de leurs enfants.

Je crois que nous répétons souvent des choses que nous avons entendues sans vraiment les considérer pleinement. Elles peuvent sembler sensées à certains niveaux (souvent au niveau de notre moi blessé dans notre enfance), alors on s’y raccroche et on les réutilise sans y avoir vraiment réfléchi. Je pense que la phrase « esclave de tes enfants » est l’une d’entre elles. – Deb Lewis, citée sur la page de Joyce.

Phrases apparentées :
« Je ne suis pas ton domestique. »
« Pour qui te prends-tu ? »
Réflexions sur le sens de la valeur du service. (en anglais)

Ho, j’en ai marre de tous ces clichés... tous les ados se rebellent, « tu gâtes tes enfants », les enfants ont besoin de structure...

Qu’est-ce qui serait un meilleur cadeau pour nos enfants... l’impulsion douloureuse de se libérer du nid parce qu’ils sont trop confinés et disciplinés à la maison, ou beaucoup de liberté MAINTENANT pour que la maison ne soit pas un endroit dont ils rêvent de se sauver. Je ne sais pas pour vous tous, mais je veux que mes enfants prennent leur temps pour partir... mon rejet d’un autre cliché affreux, c’est que les enfants devraient être mis dehors le jour de leurs 18 ans... fiou...

Nancy (Celtic Frau)

Le langage, et la façon dont il est employé, est fascinant, non ?

Nous entendons fréquemment les enfants / gens être décrits comme :

• plongés dans un bouquin

• complètement concentrés sur leur performance athlétique

• absorbés en train de regarder les fourmis

mais quand on parle de la télé, des jeux sur l’ordinateur, sur la Playstation... plein de gens commencent à utiliser des mots comme « hypnotisés » ou « zombifiés ».

La différence n’est pas dans le comportement de celui qui fait, elle est dans la perception que l’observateur a de la valeur de cette activité. Et c’est là que réside le problème réel.

Cally

Joyce a une page appelée « je respecte mes enfants » qui comporte une longue liste de « mama-ismes » :
(en anglais):I do respect my kids!


« Ils s’attendent simplement à tout avoir servi sur un plateau d’argent... »
(Lettre à Joyce Fetteroll, à laquelle elle a répondu – lien en bas de cette page) (en anglais) Joyce à qui quelqu’un a dit que son fils était paresseux. (en anglais)


Quelqu’un a écrit :
Dans le passé, mes enfants ont eu tendance à s’attendre à être traités aux petits oignons.

Si tu utilises des phrases comme « être traités aux petits oignons », tu cites quelqu’un d’autre. Cela signifie souvent que la voix de l’autre personne est dans ta tête, te faisant honte. Ou cela signifie que tu as adopté des attitudes anti-enfants sans réellement les examiner. Si tu ressens une émotion, traduis-la avec tes propres mots. C’est assez effrayant de voir comment les gens peuvent copier leurs parents et leurs grands-parents en mettant le pilote automatique et laisser passer ces phrases archaïques à travers eux. Tout ce que tu n’as pas examiné à la lumière de tes convictions actuelles ne devrait pas être prononcé à mon avis. Tout ce que je ne peux pas dire avec mes propres mots n’a pas été vraiment internalisé par moi. Aussi longtemps que je cite les autres, je peux éviter une pensée consciente, prudente.


« Si maman n’est pas contente, personne n’est content »

Si les mères ne sont pas heureuses d’aider leurs enfants à trouver le bonheur, il n’y aura jamais de bonheur. Discussion et lien ici. (en anglais)


« De la modération en toute chose »

Leah Rose a écrit :

J’ai réfléchi à ce dicton « de la modération en toute chose ». La prochaine fois que quelqu’un me le dit, je crois que je vais lui demander : « Veux-tu dire qu’on devrait avoir de la joie en modération ? Devrait-on avoir de la paix en modération ? De la gentillesse en modération ? De la patience en modération ? Du pardon ? De la compassion ? De l'humilité ? »

Honnêtement, j’avais l’habitude de penser que ça avait l’air d’une philosophie sage et équilibrée. Maintenant, plus j’y pense, et moins cela me semble sensé.


A propos d’enfants d’un an en chaise haute :
« Ils manipulent par nature et on doit leur apprendre qu’on n’est pas à leur service .»

Ce n'est pas un dénigrement à proprement parler, mais une attitude d’antagonisme et de ressentiment. Cela crée une atmosphère triste pour ce pauvre enfant qui va apprendre que sa mère n’est pas très agréable, pas vraiment informée du développement des enfants.


Sandra Dodd :
Ma grand-mère (maternelle) en avait une autre phrase en rime qui voulait dire « bien fait pour toi » :

« ça t’apprendra, petit garnement » (That’ll learn ya, durn ya »)

Et ça rime aussi à la troisième personne. (« That’ll learn him, durn’im. »)

Quelquefois c’était dit sur un ton agréable, presque affectueux, mais juste parce que c’était une des plus gentilles phrases rabaissantes qu’elle utilisait, c'était quand même un dénigrement. Cela signifiait « Tu as ce que tu mérites » ou « voilà ce que tu t'es attiré ».


« Je veux que mes enfants finissent ce qu’ils commencent. »

Les gens disent cela sans penser à toutes les choses horribles et nocives qu’ils ne veulent pas que les enfants terminent. Vous pouvez en lire plus sur finir ce qu’on a commencé (en anglais)


Quelques fois, une mère dit qu’elle ne va pas avoir recours à la corruption.
Ce n’est pas une phrase qui vient d'elle. Cela veut dire que les enfants doivent faire ce qu’on leur dit (ou qu'on leur demande) sans promesse, récompense ou négociation.
Comment font les entreprises pour que les gens aillent travailler sans « corruption » ?
Comment un vendeur de voitures peut-il nous vendre une voiture sans « corruption »?
La fausse accusation de « corruption » (en anglais)
Mentionné sur la même page :

Alors, on peut se rebeller contre une autre phrase prononcée depuis des générations, et c’est « Je ne te dois rien » , qui a été dite par les parents aux enfants pendant longtemps, mais qui est dure et méchante, et en cette époque de choix, et à la lumière de la compassion, c’est complètement faux.


Si vous voulez entendre les listes qui suivent lues par Sandra et Ren avec une excellente imitation du ton de voix sur lequel elles ont été dites, vous pouvez le faire en ligne en cliquant sur le lien au bas de la page : /rentalk

Ren Allen et moi avons fait un discours à la Conférence Live and Learn à St. Louis en 2005 et voici certaines choses que nous avons citées qui constituaient des souvenirs désagréables de notre enfance.

Phrases que Sandra a entendues :

POSE cela immédiatement.
Ne touche pas ça.
Tu poses trop de questions.
Tais-toi.
Tu n’as pas faim. Tu ne sais pas ce que c’est d’avoir faim.
Tu veux une fessée ?
(Accent texan requis) Si tu ne t’arrêtes pas de pleurer, je vais te donner une bonne raison pour pleurer.
Tais-toi, sale gosse.
Tu es toujours en train de lire, mais tu n’as pas de bon sens.
Tu n’as jamais eu faim un seul jour dans ta vie.
Phrases que Ren a entendues :
Tu as tellement de potentiel, tu ne remplis pas tes promesses.
Tu vas manger ça au petit-déjeuner si tu ne le finis pas maintenant.
Vous avez l'air d'un groupe de vautours (six enfants affamés engloutissant leur repas)
C’est ton choix, mais tu vas être TELLEMENT déçue si tu... (remplir ce qui manque)
C’est pour les adultes seulement maintenant, les enfants allez jouer ailleurs.

Révisé par Catherine Forest le 18 avril 2013.



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