RESPIRER

De Sandra DODD - Traduit par Catherine Goudouchaouri

Lorsque l’on entend « arrêtez-vous et respirez les roses », on pense aux épines, à la possession, au prix des roses, et on se demande si elles auront besoin de plus d’eau que d’autres plantes dans les jardins secs.

C’est pourquoi il est utile de respirer profondément. Cela ralentit le cerveau. Bien que cela respiration profonde soit souvent associée à la méditation, à l’incantation ou encore au yoga (ce qui comporte d’autres avantages, certainement, mais restons-en à ce que je voulais démontrer, la respiration…)… cela ralentit immédiatement le rythme cardiaque, et par conséquent, calme le cerveau. Ensuite, les pensées peuvent monter doucement et lentement, au lieu d’essayer de sauter dans le train en marche des idées à la vitesse de ceux qui pensent au coût, à l'avenir, au passé, à leur promotion, au danger, et qui respirent vite, vite, vite, et de façon superficielle…

Respirer profondément change tout, pour quelques instants.

La respiration superficielle nous maintient dans le même état. Si on est en colère, ou si on a peur, et que l’on respire de façon superficielle, on reste dans cet état.

Si l’on est calme (comme dans un état méditatif), alors respirer superficiellement maintient cet état, une fois qu’on l’a atteint.


J’ai un antidote aux monstres : respirer. Respirer profondément et calmement. Envoyer de l’oxygène dans cette partie de votre corps qui a peur des petits monstres. Une fois que l’on maîtrise nos blessures et nos peurs (ou du moins lorsque l’on calme l’adrénaline qui nous ferait nous emporter), on a le temps de penser à comment réagir rationnellement et gentiment, avec compassion.

Sandra Dodd dans « Tiny monsters 

Respirez avant de parler Cette technique très simple a produit des résultats remarquables chez tous ceux que je connais qui l’ont utilisée. Les effets immédiats sont, entre autres, une patience accrue, un changement de perspective, et même plus de gratitude et de respect de la part des autres.

La stratégie en elle-même est remarquablement simple. Il s’agit tout simplement de faire une pause – de respirer – quand la personne à qui vous vous adressez a fini de parler. Au début, la pause dans votre discussion semble durer une éternité – mais en réalité, elle ne dure qu’une fraction de seconde. Vous allez vous habituer au pouvoir et à la beauté de la respiration, et vous allez aussi apprendre à l’apprécier. Cela vous rapprochera, et vous obtiendrez plus de respect de la part de tous ceux avec qui vous entrerez en contact. Vous remarquerez qu’être entendu est l’une des choses les plus rares et l’un des plus précieux cadeaux que vous pouvez offrir. Cela requiert uniquement intention et pratique.

Richard Calson
dans « Don’t sweat the small stuff »


Schuyler Waynford, dans Always Learning :

Il y a deux jours, j’étais énervée contre David. J’ai râlé contre lui environ ½ seconde avant de m’arrêter. J’ai respiré et me suis excusée et c’était fini. Je n’aurais jamais pu faire ça quand Simon et Linnea étaient petits, pas à cause d’eux, mais parce que je n’avais pas encore commencé à marcher sur le chemin où je suis aujourd’hui.


Amy Dogget, dans Unschooling discussion, 10 avril 2007 :

Quand je fais la queue ou quand je suis coincée dans les embouteillages, je ne vois pas cela comme du temps perdu. Je vois cela comme une occasion favorable : qu'est-ce que je peux faire de ce temps ? J'ai toujours avec moi un livre, pour cette raison, ou j'utilise ce temps pour me concentrer sur ma respiration - me repositionner dans le moment présent. Tout dépend de la façon dont on voit les choses.


Glenda :
Quand vous remarquez que vous devenez anxieuse, arrêtez-vous immédiatement et prenez deux ou trois respirations profondes ; cela change votre perspective. Si ce n’est pas naturel à votre façon d’être, cela nécessitera pensées et effort. Mais cela deviendra plus facile à force de pratique.

Leah Rose :

J’ai fait une expérience incroyable de ce genre de chose hier soir. Au coucher (qui a lieu vers minuit chez nous), j’avais juste bordé et dit bonsoir à nos deux plus jeunes (des garçons de 8 et 11 ans) et montais dans mon lit lorsque j’ai entendu l’un d’eux m’appeler. Ma première réaction fut de l’agacement – typique de ma part dans cette situation, exacerbée par le fait que je m’étais sentie malade toute la journée et avais vraiment envie de dormir.

J’ai soupiré, énervée, et je me suis dirigée à nouveau vers la chambre des garçons, et soudain j’ai pensé à quelque chose que j’avais lu récemment (peut-être sur le site Internet de Sandra ou le RU Network) : « D’abord, respire et recentre-toi ». Alors, j’ai pris une grande inspiration, et comme j’expirais, j’ai senti tout mon être se remettre en place en quelque sorte – c’était étrange, presque une sensation tangible – et soudain je me suis sentie totalement en paix. Je suis entrée dans leur chambre avec un sourire aux lèvres et leur ai demandé s’ils m’avaient appelée. C’était mon garçon de 11 ans, il voulait que je lui installe un autre oreiller (qui était sur le sol, contre son lit) derrière lui pour qu’il puisse lire un moment.

Normalement dans ces circonstances, je serais entrée dans la chambre énervée et impatiente et j’aurais répondu à sa demande en râlant et en lui demandant pourquoi il ne pouvait pas se baisser et le ramasser lui-même, pourquoi il devait me rappeler dans sa chambre juste pour ça, que j’étais fatiguée et malade et qu’il n’y avait aucune raison pour que ce soit moi qui le fasse puisqu’il était parfaitement capable de le faire lui-même ! (vous voyez le tableau.)

Hier soir, j’ai juste dit « bien sûr ! » et j’ai arrangé ses oreillers derrière lui et leur ai donné à tous les deux un bisou et je suis allée me coucher épuisée, mais en paix – et très reconnaissante envers mes réseaux et les non-sco, de qui je venais d’apprendre le précieux principe d’abondance.


Pam Sorooshian, dans Always Learning :
Il y a des moments dans la vie où on trouve qu’on ne peut pas s’occuper des autres aussi bien qu’on voudrait. On a besoin de se ressourcer soi-même et les besoins mêmes des autres commencent à nous épuiser.

J’ai ressenti cela moi aussi.

Mais j’ai aussi pris conscience que si je me concentre plus spécifiquement pour « voir » mes enfants avec un regard aimant – faire une mise au point, choisir consciemment de faire attention à ce que j’aime chez eux, alors je me sens nourrie et renforcée par eux et par le fait de prendre soin d’eux.

Ce qui est en partie si fatigant est que votre esprit est fixé sur d’autres choses pendant que vos enfants veulent votre attention sur eux seuls. Alors vous vous sentez tirée dans plusieurs directions et c’est une source de stress. Si vous le pouvez, essayez d’arrêter de penser aux autres choses et concentrez-vous sur les petits détails de ce que vous êtes en train de faire en ce moment précis. Si votre enfant veut des pâtes à minuit (ce qui vient d’arriver ici), alors mettez de l’eau dans la casserole et faites-la chauffer. Pendant que vous faites cela, concentrez-vous sur la froideur de l’eau, le poids de la casserole qui se remplit. Ecoutez le bruit de l’eau qui coule.

Il est tard et j’ai du mal à m’exprimer aussi bien que je le voudrais – mais ce que je veux dire c’est de s’entraîner à être totalement présent en remarquant chaque sensation – sons, toucher, odeurs... Surtout en ce qui concerne vos enfants – touchez-les, sentez-les, écoutez le son de leurs voix, etc.

Même si vous réussissez seulement à atteindre cet état d’esprit pendant une minute ou deux à chaque fois, faites-le aussi souvent que vous y pensez dans votre journée. Chaque minute sera rafraîchissante – c’est une forme de méditation que vous pouvez faire tout en vaquant à vos occupations quotidiennes.


Schuyler Waynforth, dans Always Learning (on en vient à la respiration à la fin)
Quand nous vivions au Japon, nous avions des voisins qui pratiquaient la méditation. Un jour, j’étais très frustrée et j’ai frappé Simon qui avait alors trois ans. Il l’a dit à tout le monde. J’avais honte de moi et j’étais fière qu'ils puissent le dire aux autres. Je ne voulais pas me cacher. Ward, l’un de nos voisins, s’est assis avec moi et m'a parlé d’une technique de méditation de 10 secondes, c’était un moyen de me calmer. Et 10 secondes, c’était juste le temps libre que j’avais avec deux enfants de presque un an et de presque 4 ans. Cela me donnait l’espace et le temps suffisant pour m’en souvenir. La page /breathing contient des idées similaires. Respirez assez longuement et prenez les 2 secondes suffisantes pour refaire le point sur les choses essentielles. Plus je le faisais, moins je sentais le besoin de me retrouver seule.

Lorsque j’avais besoin d’étirer mon dos et que Simon et Linnea étaient petits, je les mettais sur mes genoux et m’étirais, en utilisant leur corps comme contrepoids. En cherchant sur Google, j’ai trouvé ce DVD d’exercices : http://www.momandtotfitness.com/, on peut télécharger un extrait. Maintenant, ni Simon ni Linnea n’auraient été intéressés à faire ce genre d’activité plus d’une fois ou deux, mais il peut être utile de trouver d’autres moyens de faire des exercices. J’aimais l’idée que les enfants étaient distraits et déconcertés dans le clip. Donc, même en éditant le film, ils n'ont pas réussi à montrer un jeune enfant répondant aux besoins de sa mère.

Une des choses qui m’a vraiment aidée, c’était de lâcher prise et d'abandonner mes plans. Cela n'a pas été facile. Ainsi, si j'avais l'intention de laver la vaisselle, je trouvais cela moins contrariant de laisser ce projet de côté en fonction des besoins de Simon ou Linnea. Je me souviens avoir lu dans Dr Spock que pour tout ce qu’on fait avec un bambin, il fallait s’attendre à ce que cela prenne plus que le double du temps, plus que le triple du temps. Je suppose qu’on doit s’attendre à ce que cela prenne aussi longtemps que ça prendra. Pouvez-vous faire livrer l'épicerie ? Pouvez-vous manger avant d'aller faire l'épicerie ? Pouvez-vous acheter rapidement quelque chose à manger et aller faire l'épicerie ensuite ? Pouvez-vous aller faire les courses avec S ? Pouvez-vous demander à votre mari de faire les courses ? Pouvez-vous voir la corvée des courses comme une incroyable occasion d'exploration avec plein de balades et de découvertes, et de pauses et de moments d'empressement 

Je pense que ce vous faites est fantastique. Rester avec votre fils, aller jusqu’à la laverie, écouter ses ciao, ciao, le laisser jouer avec le fil à broder, ce sont de superbes moments de connexion. Quelquefois, c’est dur de pouvoir être au service de quelqu’un d’autre. Je peux vous dire, cependant, que ne pas être autant au service de l’autre n’est pas plus facile. Je peux vous dire que ne pas prendre une grande inspiration, ne pas trouver des moyens de voir la joie à travers ses yeux, mais le considérer comme un tyran, cela conduit à votre mécontentement, et au sien aussi. J’ai aussi découvert que plus je suis portée à aider Simon et Linnea, à faire ce qu’ils ont envie de faire, moins ils m'en demandent. Et, à l’inverse, plus je passe du bon temps avec eux, en les aidant, moins j'ai besoin de mon espace propre, de temps pour moi seule.

Schuyler


Lori Odhner a écrit un petit article appelé « Inondation », 21 mars 2011, printemps :

Ceci est une citation du milieu de l’article, mais il serait encore mieux de lire tout l’article.

[John] Gottman a essayé de créer ceci dans sa recherche. Il a demandé à des couples de commencer une discussion sur un sujet quelconque pendant qu’il les filmait. En quelques minutes, leurs battements du cœur augmentaient. Ils criaient, ce qui n’est pas compatible avec l’écoute. Ensuite, il leur dit qu’il y avait un problème avec le matériel, et de s’asseoir tranquillement tandis qu’il le réparait. Ce n’était pas vrai. Cependant, cela donnait au couple quelques minutes pour que les émotions qui les avaient submergées s’estompent. Puis, il leur dit que le problème était résolu, et leur demanda de continuer à se disputer. Mais ils étaient plus calmes, et furent capables de parler et d’écouter.
Lien vers une discussion en ligne sur la respiration, 8 mars 2010 : /chats/breathing

Révisé par Catherine Forest le 21 janvier 2013.

Plus en français