Le unschooling n’est pas de l’apprentissage dirigé par l’enfant

by Bea Mantovani, octobre 2012 *
Traduction de Unschooling is not “Child-Led Learning” de Pam Sorooshian*

Je ne parle pas de unschooling comme d’« apprentissage dirigé par l’enfant » et j’encourage les autres à ne pas utiliser ce terme, parce que je pense que l’abus de celui-ci a donné lieu à un malentendu très grave de ce que le unschooling est vraiment.

Le terme « apprentissage dirigé par l’enfant » met l’accent sur quelque chose de très important – que l’enfant est l’apprenant! Je ne pourrais être plus d’accord. Néanmoins, il cache aussi le rôle important que le parent joue en aidant et en soutenant et, oui, très souvent, en prenant l’initiative, dans l’investigation et l’exploration du monde qu’est le unschooling.

Sur une liste de unschooling, quelqu’un a demandé s’il était « correct », en tant qu’unschooler, de demander à son enfant s’il voulait qu’on lui lise un livre. Elle craignait que ça soit trop directif – qu’il faille attendre qu’il demande, s’il était intéressé. En d’autres termes, elle pensait que le unschooling devrait être entièrement « dirigé par l’enfant ».

De telles questions me préoccupent, parce que c’est une telle distorsion, et une position tellement extrême et loin de la réalité de la vie unschooling que ma famille a vécu.

Le unschooling est plus comme une danse entre des partenaires qui sont si parfaitement en phase l’un avec l’autre qu’il est difficile de dire qui guide. Les partenaires sont sensibles aux indications de chacun, aux petits mouvements, aux légers décalages, et ils réagissent. Parfois, l’un dirige et parfois l’autre.

Demander à un enfant s’il veut qu’on lui lise un livre ne doit pas être différent que de lui demander s’il veut aller dehors jouer aux pirates ou de vous aider à faire un gâteau ou laver le chien ou faire un jeu.

Le unschooling implique très très souvent de demander aux enfants s’ils veulent faire quelque chose. C’est une ENORME partie du unschooling. (Lettres majuscules pour mettre l'accent.)

Le unschooling c’est « également semer » - apporter des idées, des objets, des expériences, des possibilités de toutes sortes dans leur vie. Nous ne les forçons pas. Mais nous ne manquons pas de proposer. Et nous recommandons souvent, aussi. Et de temps en temps nous disons : « Je pense que vous devriez… ».

Le unschooling n’est pas de l’apprentissage dirigé par l’enfant. Il n’est pas non plus dirigé par le parent ou l’enseignant. Il est axé sur l’enfant. L’enfant est pris en compte. L’enfant est soutenu.

Quand quelqu’un demande s’il est normal de demander à ses enfants s’ils veulent lire avec eux, je suis vraiment inquiète qu’il prenne une approche beaucoup trop non interventionniste – une approche attentiste – qu’il s’assoit et attende que les enfants viennent le voir avec des idées de ce qu’ils veulent faire. Les parents unschoolers sont très impliqués dans leur rôle d’offrir le monde à leurs enfants. Savoir quand faire marche arrière et quand intervenir et participer activement est un art, mais même quand les enfants sont occupés à poursuivre leurs intérêts de leur propre chef, les parents unschoolers sont attentifs et préparés à offrir des améliorations ou des extensions ou des alternatives, etc.

Appeler ça « apprentissage dirigé par l’enfant » donne une fausse impression. Il amène les gens à penser que unschooling veut dire attendre qu’un enfant dise à sa mère : « Je veux faire des maths. » Ce n’est pas du tout comme cela que ça fonctionne.


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