Commentaires de divers auteurs, traduits par Catherine Goudouchaouri Les règles arbitraires et les limites ont pour caractéristiques de mener les enfants à penser à ce qu’ils peuvent faire pour tricher et mentir. Je connais pas mal d’enfants dont les parents pratiquent l’apprentissage naturel et limitent leur temps sur l’ordinateur. Les enfants se levaient au milieu de la nuit pour utiliser l’ordinateur quand leurs parents étaient endormis. L’effet secondaire non voulu mais tout à fait prévisible des règles et limites est que cela met toujours les parents et les enfants dans une position d'adversaires (les parents édictent les règles et les enfants sont obligés de leur obéir – ce sont des positions d'adversaires) et cela peut mener à ce que les enfants se sentent coupables et sournois quand ils contournent ou même transgressent inévitablement les règles. Eviter ce genre de situation est une très bonne raison pour ne pas avoir de règle ou de limite du tout. Je pense que quand j’essayais de faire passer les besoins de tout le monde avant ceux de notre famille, je criais tout le temps, j’étais toujours frustrée, toujours en retard, toujours de mauvaise humeur. Maintenant que nous suivons NOTRE planification, j’ai la patience de toujours répondre à une question, la patience de rechercher les choses, et de me recentrer sur ce qui est positif. Je dis à mes enfants qu’on a toujours le choix. Faire des choix positifs. C’est plus facile.
Les intentions comptent. Guider les enfants en se basant sur le partenariat et la confiance donne un sentiment différent, évite la rébellion et met simplement moins le centre d’attention sur des choses insignifiantes. Guider les enfants signifie que les parents sont des filets de sécurité, pas des trappes ou des examinateurs. Guider favorise la considération. Les directives la bloquent et peuvent même engendrer du ressentiment à la place. L’idée de l’apprentissage naturel est que les parents sont des facilitateurs d’options, des ouvreurs de portes, les créateurs d’un environnement de liberté, et les gardiens du choix, pas des installateurs de barrages et de barrières. Les parents qui pratiquent l’apprentissage naturel font des choix importants et magnifiques pour renoncer à leurs droits légaux d’être les contrôleurs autoritaires des vies de leurs enfants, et à la place ils choisissent d’être leurs partenaires. Extrait d’une plus longue réponse qui se trouve ici : (en anglais) Colère J’ai remarqué que les enfants qui n’ont pas de liberté de choix, ou qui ont été contrôlés, deviennent coléreux. Les adultes ne voient pas cette colère, mais les autres enfants deviennent souvent les cibles de celle-ci. J’ai écouté une mère parler fièrement de ses raisons pour ne pas laisser son fils regarder Le Seigneur des Anneaux avant qu’il n’ait fini de lire les livres. Puis j’ai eu à consoler un autre enfant (pas le mien), sur le chemin de la maison parce que cet enfant-ci ne voulait pas le laisser jouer avec son jouet du Seigneur des Anneaux parce qu’il n’avait pas lu les livres. Ce pauvre enfant qui pleurait n’avait même pas vu les films, parce qu’ils montraient des sorciers et de la magie, et que ses parents pensent que ce n'est pas Chrétien. J’ai dû expliquer à mon enfant pourquoi un autre enfant (dont la mère est fière qu’il ne soit pas autorisé à jouer à des jeux vidéo violents, des épées ou des pistolets) le poussait du haut d’une très grande pile de foin, sur le sol dur, sans le prévenir, tout en riant. J’ai vu des enfants sauter sur des courges et les écraser, alors qu’elles appartenaient encore au fermier. J’ai vu des pièces de musée frappées du pied par-dessous la corde. J’ai vu pas mal de colère s'exprimer pendant que les mères discutaient de leurs superbes théories et programmes d’instruction. (extrait d’un billet sur les limites dans les groupes de familles faisant l’école à la maison) Terribles prédictions Bien sûr ILS sont contents de regarder la télé toute la journée. Mais la réalité, c’est que l’on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la journée. Est-ce que tu peux faire ce que tu veux ?Sinon, je resterais assise ici devant l’ordi à rire, alors que les piles de vêtements s’entasseraient, que les plats sales moisiraient dans l’évier et que le chien mourrait de faim... tu vois le tableau. Tu peux choisir de faire ça, mais chaque fois, tu choisis de ne pas le faire. C’est seulement parce que tu as le choix ! Sur la prise de décision parentale Sandra Dodd, répondant aux questions posées La chose qui me rend folle, c’est d’avoir à imaginer comment faire l’école à la maison / pratiquer l’apprentissage naturel avec notre fils de 16 ans. Il serait heureux de passer toute la journée, tous les jours, sur l’ordinateur, à jouer à des jeux à la première personne. Si tu contemples la situation générale de salarié, peut-être qu’être dans une école d’infirmières n’est pas le meilleur moyen pour toi ET ton fils d’avoir assez d’argent dans les cinq ou dix ans. Il a seize ans. Est-ce que tu peux attendre deux ans avant de retourner travailler ? Pourriez-vous tous les deux trouver un boulot chacun quelque part ?Je suis un parent qui fait l’école à la maison depuis plus de dix ans maintenant et je suis forcée de retourner travailler à cause de notre situation financière. S’il te plaît, essaie de ne pas voir ta situation en terme de « contrainte ». Ton mari n’est pas mort et tu ne meurs pas de faim, pas vrai ? Tu fais tes propres choix, tu n’es pas forcée avec un revolver sur la nuque de faire quelque chose, ou sinon ils ne t’auraient pas laissée venir et nous écrire.Nous vivons dans une zone rurale et il ne conduit pas encore. Tu ne suis pas des études d’infirmière dans une zone rurale, n'est-ce pas ? Est-ce qu’il peut venir en ville avec toi quand tu vas en cours ? Peut-il suivre des cours ? Peut-être pas de façon académique, peut-être des cours de musique ou de photo ou d’informatique, sans avoir pour objectif de l’enrôler dans un programme qui mène à un diplôme.Le choix du moment est important – c’était censé être le temps où il commençait vraiment à s’épanouir, comme ce l’était pour la majeure partie de l’année passée. Le choix du moment est une partie IMPORTANTE de la vie, et quand tu finiras l’école d’infirmières tu n’auras plus un enfant « en âge d’aller à l’école ». L’âge de la scolarisation obligatoire sera dépassé. Tu ne pourras pas revenir en arrière et avoir à nouveau un ado de seize ans, ou de dix-sept ans. Peux-tu louer ta maison à la campagne et prendre un appartement pour un temps dans un endroit où il sera moins isolé ? Peut-être vous pourriez aller en ville à pied, ou en bus, ou en vélo. Le coût de la vie à la campagne va devenir très élevé pour vous deux si tu ne peux pas être là pour le conduire et l’ouvrir au monde. Voudrait-il aller au lycée l’année prochaine ? Ils ne pourraient pas lui donner de diplôme, mais il pourrait passer un an en compagnie d’autres jeunes, pratiquer ses maths et son écriture, sans la pression d’avoir de bonnes notes et de passer son diplôme. Et le bus le prendrait gratuitement, pas vrai ?En plus de tout cela, je dois vraiment essayer de passer par-dessus le sentiment d’être « trop vieille » et de retourner à l’école – même si je sens que c’est la meilleure chose à faire. Est-ce que ton fils sent que c’est la meilleure des choses à faire pour vous ? Comment les enfants font des choix sur la façon dont ils dépensent leur argent (Joyce Fetteroll, puis Pam Sorooshian) Il y a l’idée répandue que s’ils se « font plaisir », ils ne comprendront jamais la valeur de l’argent. Mais avec ma fille ça ne s’est pas avéré vrai du tout et je ne pense pas que cette idée reçue ait des bases solides. C’est juste de la peur. C’est une vieille idée que les enfants n’apprennent que ce qu’on leur enseigne. Nous savons que ce n’est pas vrai. Ils VEULENT être compétents et capables et ils veulent vivre de bonnes vies dans lesquelles ils vont penser à ce qui a du sens pour avoir ce qu’ils veulent et faire ce qu’ils veulent. C’est une fois encore un problème de confiance – avoir confiance qu’ils vont « grandir » et que si on ne les embrouille pas, si on ne les déforme pas d’une manière ou d’une autre, ils feront des choix conscients à propos de l’argent. PAS du tout différent des problèmes relatifs à la nourriture – si on est derrière eux par rapport à tout ce qu’ils mangent et ce qu’ils ne mangent pas – si on les saoule tout le temps, si on dit « Tu peux manger ce que tu veux, mais, chéri, est-ce que tu veux vraiment seulement du gâteau pour le petit-déjeuner, tu ne penses pas que tu devrais prendre un œuf ? » alors on sape leur propre conscience d’eux-mêmes, leur propre capacité à faire leurs choix à eux, leur chance de faire leurs « petites » erreurs. Leur façon de se nourrir, en tant qu’adultes, sera ENCORE quelque part contrôlée par cette voix maternelle qui nous contrôlait dans notre tête – et, comme ados et adultes, nous avons souvent tendance à y être résistants – ce qui signifie que nous nous trouvons nous-mêmes ADULTES, à manger trop de gâteau tout en entendant « Tu ne devrais pas manger ça » encore et encore. Est-ce que nous voulons que nos enfants grandissent et se retrouvent à dépenser de l’argent dans des trucs équivalents, pour les adultes, à des choses sans importance, tout en entendant « Tu ne devrais pas acheter ça » dans leur tête ? Faites-leur confiance. Soyez leur système de soutien. Je veux tellement que mes enfants grandissent et qu'ils entendent dans leur tête la voix de leur mère qui leur dit des choses encourageantes, qui les soutient et non pas qui les rabaisse – et surtout pas une voix contre laquelle ils ont envie de résister. Cela me porte. Je ne fais pas tout bien – mais je me concentre sur ce qu’ils auront tendance à entendre / se dire à eux-mêmes en réponse à ce que je dis tout haut. Je dois vous dire à tous qu’après plusieurs semaines de télé illimitée, notre télé a été qualifiée d’embêtante. Elle est allumée et éteinte, et allumée et éteinte. C’est assez drôle de les voir apprendre à se réguler eux-mêmes. « Auto-régulation » signifie élaborer une règle et ensuite la suivre soi-même.
Ce n’est pas de l’auto-régulation. C’est faire des choix. Sandra Mon fils nous épate son père et moi. Il est si clairvoyant. Nous avons eu du mal à être ses parents d’une façon qui ne nous était pas naturelle, même si cela avait du sens quelque part et tenait une promesse qui devenait évidente dans nos vies de tous les jours. Même son père qui n’est pas pour l’apprentissage naturel à mon sens est d'accord pour dire combien il est facile de laisser à notre fils la liberté de faire ses propres choix et d’apprendre les conséquences dans un environnement protégé ; pour que notre fils comprenne comment prendre des décisions avant d’être confronté au monde loin de la maison. Plus on utilise un outil (comme décider quoi choisir à partir d’un groupe de choix), plus on a d’occasions pour apprendre à les utiliser, meilleur on devient. Moins il y a d’interruptions pour donner un avis soi-disant bien intentionné et de distractions par les parents, mieux l’enfant peut découvrir comment utiliser son savoir pour développer son propre point de vue sur le monde. Pour moi, c’est donner à l’enfant la liberté de penser pour lui-même aussi tôt que possible. On n’a pas besoin de dire à son enfant quoi penser quand il est déjà en train de l’apprendre ! C’était ce concept que j’ai mis du temps à assimiler et ça n’a pas été facile en pratique, mais je continue à me dire de retenir ma langue bien pendue et je continue de voir les fruits de mon travail chaque jour dans la personnalité superbe de mon fils. -K- (katherand) Révisé par Catherine Forest le 15 mars 2013. More in French |